[ Tribune de mai 2016 ]
L’évêque de Pontoise, Stanislas Lalanne, s’est illustré récemment, lors d’une émission télévisée consacrée à l’Église de France face à la pédophilie, en s’interrogeant ainsi : “La pédophilie est un mal, est-ce qu’elle est de l’ordre du péché ? Ça je ne saurais pas dire, c’est différent pour chaque personne.” Monseigneur Lalanne, pourtant responsable de la cellule de veille de l’église contre la pédophilie, semble aux prises avec la définition du péché. Nous lui laisserons volontiers le terrain théologique. D’ailleurs le Pape François n’a t-il pas lui même condamné la pédophilie comme un péché ? Il nous suffit d’affirmer que la nature de l’acte est indiscutable et qu’il est sévèrement puni dans un état de droit comme le nôtre. La pédophilie, comme le viol sont des actes criminels et l’adulte y est considéré comme seul responsable et coupable.
En plus d’être révoltants, les propos de l’évêque de Pontoise sont une offense aux victimes, une insulte à leurs proches et la négation des souffrances infligées. Si le sujet n’était pas si grave, on pourrait rire d’une telle déconnexion avec le monde réel. Depuis ses premières déclarations, l’évêque a tenté de mettre fin à l’incendie qu’elles avaient déclenché mais il aurait été souhaitable d’entendre une condamnation claire et sans équivoque de tels actes sans qu’un conseiller en communication ne participe à l’exercice de rétropédalage.
On peut regretter que l’église catholique ne tarde que trop à reconnaître la responsabilité pénale pleine et entière des prêtres pédophiles en France et ailleurs. Une question de morale peut-être ?
(tribune PAGV publiée dans Pontoise Infos de mai 2016)