[ Tribune d’avril 2015 ]
Chacun aura probablement remarqué qu’une erreur s’était glissée dans notre dernière tribune. Quand nous faisions référence à l’année de la Commune de Paris, c’était bien sûr 1871, et non 1971, qu’il fallait lire. Cela nous donne l’occasion de nous interroger sur deux mots, plus proches par leur consonnance que par leur sens. Il s’agit du mot “commune” , présent dans notre tribune et du mot “communauté”, que nous avons lu dans d’autres.
Au Moyen Age, une commune était une ville affranchie qui avait obtenu du seigneur féodal des exemptions et que les marchands et artisans avaient le privilège d’administer eux-mêmes. Dans le mot même est incluse l’idée de charges partagées. Un progrès incontestable donc, même si tous les habitants, loin de là, n’avaient pas leur mot à dire dans la gestion des affaires.
Plus tard, en 1871, la Commune de Paris ira bien plus loin en donnant toute leur place aux oubliés de l’Histoire, les ouvriers, les femmes, avec l’apparition, pour la première fois, du mot d’ordre “À travail égal, salaire égal” et les étrangers, à qui elle ouvrira la citoyenneté. Ainsi, la Commune désignera comme ministre du Travail, Léo Frankel, ouvrier juif hongrois, au principe que “le drapeau de la Commune est celui de la République universelle” .
Si l’idée de “commune” apparaît donc comme ce qui est commun à tous, telle n’est pas l’idée de “communauté” qui apparaît comme ce qui n’est commun qu’à certains. Plutôt qu’une addition de communautés, qu’elles soient fondées sur l’origine, la religion, le sexe…nous préférons le rassemblement des exploités, dans le respect des droits de chacun, pour une société libérée de toutes ses chaînes.
(tribune PAGV publiée dans Pontoise Infos d’avril 2015)