L’association PAGV ne participera pas en tant que telle aux élections départementales et régionales à venir. Ce n’est pas pour cela que nous n’avons rien à dire à leur sujet.
Les élections régionales
Elles représentent un enjeu politique important. Face aux candidats de droite (Les Républicains et En Marche) et d’extrême droite, la liste menée par Clémentine Autain semble en mesure, par son programme et sa cohérence, de rassembler la gauche sociale et écologique. Il est vraisemblable que la très grande majorité des membres et sympathisants de PAGV se retrouveront dans cette candidature.
Les élections départementales
La situation est plus embrouillée. Six binômes sont proposés à notre vote :
Le Rassemblement National
Le message est primaire et martelé : d’un côté les Français, de l’autre les étrangers, responsables de tous les maux. Quand on regarde de près la profession de foi, on trouve soit des slogans creux («Un euro dépensé par le département sera un euro en faveur de la qualité de vie des Français»), soit des promesses qui ne relèvent pas des compétences du département («Nous renforcerons, dans notre département, la sécurité dans les collèges et leur environnement1»). Mais le pire, ce sont ces affirmations de pure mauvaise foi, qui relèvent de l’idée qu’il suffit de répéter des mensonges pour qu’ils deviennent des vérités. Exemples :
«Un mineur isolé étranger coûte 40 000 € par an au département.»
D’où vient ce chiffre ? Nul ne le saura. Et quand bien même il serait exact, ne devons-nous pas accueillir humainement et dignement ces enfants ?
«60 % sont en réalité majeurs. (Rapport sénatorial 2017)»
Quel est ce rapport ? Nul ne le saura.
«Ils sont responsables de l’explosion de l’insécurité ( Exemple : 2 délits / crimes par jour à Bordeaux en 2020).»
D’où sort ce chiffre ? Nul ne le saura. Quelles statistiques un tant soit peu sérieuses mélangeraient délits et crimes ? 2
La Droite
Deux binômes issus de la même majorité se disputent. Le premier est composé d’Anne Fromenteil, adjointe à la maire de Pontoise, et de Paul Dubray, adoint au maire de Boissy l’Aillerie et militant de la FNSEA, ce qui peut laisser inquiet sur la vision écologique de ces deux-là. Le second est composé de Catherine Champion-Bourdou, dont le mari avait rejoint la liste de Gérard Seimbille aux dernières élections municipales et de Marc Giroud, maire de Vallangoujard et surtout ancien président du Parc naturel régional du Vexin français.
Du strict point de vue des idées, la présence de ces deux binômes est tout simplement ridicule. Ces quatre candidats ont le même programme et s’adressent au même public. Cette division de la Droite a pour unique raison la volonté de Stéphanie Von Euw de punir Gérard Seimbille par pions interposés. En effet, Gérard Seimbille est jusqu’au prochain scrutin le vice-président du Conseil départemental dirigé par la majorité à laquelle ilappartient, tout comme Stéphanie Von Euw. Il était donc tout naturellement désigné pour représenter de nouveau la droite dans notre canton. C’était compter sans la rancune de Stéphanie Von Euw pour qui il n’était pas question de faire le moindre cadeau à celui qui avait osé la défier aux dernières municipales. C’est donc évidemment elle, et elle seule, qui a décidé de lancer ce binôme de seconds couteaux, Fromenteil / Dubray, et qui a obtenu pour eux le soutien de la droite départementale, juste pour couper l’herbe sous le pied à Gérard Seimbille. Gérard Seimbille a refusé le combat, mais deux de ses amis ont décidé de le représenter officieusement.
Deux détails ne manquent pas de nous faire sourire :
- Ces deux binômes qui symbolisent la division de la droite s’intitulent Pontoise Vexin 2021 rassemblés ! pour les uns, Pontoise – Vexin : l’Union pour Demain pour les autres. Il fallait le faire !
- Marc Giroud est l’ancien président du Parc naturel régional du Vexin français, ce qui pourrait rapporter des voix, mais aussi l’actuel maire de Vallangoujard. Or, il se trouve que Vallangoujard est la ville où demeurent Philippe Houillon et Stéphanie Von Euw, les deux derniers maires de Pontoise. Amusant, non ?
Pontoise Ecologique et Solidaire, une liste éparpillée par petits bouts façon puzzle
Le groupe Pontoise Ecologique et Solidaire, qui n’était déjà pas très écologique avec des élues capables, à Pontoise, de voter pour un parking de centre-ville ou, à l’agglo, pour l’installation d’Amazon et de Dassault sur des terres cultivables, n’est plus solidaire du tout. En effet, ses deux « leaders », Sandra N’Guyen Dérosier (PS) et Bénédicte Ariès (EELV) se présentent dans deux listes concurrentes.
La première figure aux côtés d’Edwin Legris se disant aujourd’hui «écologiste» après avoir fréquenté l’UDI. Sandra N’Guyen Dérosier, qui avait vainement proposé à la liste de droite de Pascal Bourdou de la rejoindre au second tour des municipales, sera sûrement satisfaite de cet allié fort peu à gauche.
La seconde, qui n’appartient pourtant pas à la tendance la plus radicale d’EELV, se retrouve aux côtés de Julien Foucou de La France Insoumise. C’est cocasse quand on se souvient que Bénédicte Ariès avait refusé toute discussion programmatique sérieuse avec PAGV lors des dernières municipales. Visiblement, il n’est pas ici question de programme, mais de tactique électorale décidée à un autre niveau.
Ce qui est sûr, c’est que les Pontoisiens qui ont fait confiance à PES auront du mal à s’y retrouver.
Un dernier binôme difficile à cerner
L’Alternative au cœur du Val d’Oise nous propose un programme fait de généralités et de considérations biographiques. De ce fait, il est difficile de se faire une idée sur cette candidature. Pour ne rien arranger, le fait qu’ils se présentent sous l’étiquette du Parti Radical de Gauche (qui n’est ni radical, ni de gauche), un parti qui a accueilli en son sein Bernard Tapie ou Jean-Louis Borloo, n’est pas pour nous rassurer. Nous n’en dirons pas plus.
En conclusion
Autant la situation semble claire pour les régionales où la candidature de Clémentine Autain rassemblera selon toute vraisemblance la très grande majorité des militants et sympathisants de PAGV. Autant elle l’est moins pour les départementales.
D’une part parce qu’aucun des binômes en présence ne nous convainc. D’autre part parce que la logique des alliances n’est pas la même dans chaque canton. Ainsi l’alliance FI / EELV dans notre canton ne se retrouve pas dans tout le département. Que se passerait-il donc s’il devait s’agir de diriger le département ?
On peut supposer que même si certains militants et sympathisants de PAGV accepteront de voter pour le tandem Ariès / Foucou, cela risque de ne pas être le cas pour de nombreux autres…
1À moins de faire appel à des officines privées, on ne voit pas comment un Conseil Départemental pourrait prétendre assurer la sécurité dans un collège, alors que cela ne relève pas de ses compétences.
2À ce propos, voir http://laurent-mucchielli.org/index.php?post/2020/11/09/Non-les-MNA-ne-sont-pas-tous-voleurs-violeurs-ou-assassins