Centre municipal de santé

Le 31 mai 2018, PAGV a organisé une réunion publique à la Maison des Associations pour un Centre Municipal de Santé. En voici le compte-rendu. 

Pour faire face au processus de désertification médicale en cours à Pontoise et pour la création d’un Centre Municipal de Santé

Après une importante campagne d’information qui a rencontré un écho extrêmement favorable parmi une population déjà très concernée par le sujet, une quarantaine de personnes ont répondu à notre appel. La participation proportionnellement importante d’habitants des Louvrais s’explique par le fait que la situation est particulièrement critique dans ce quartier après la fermeture du cabinet de la Place de la Paix et que nous avions donné la priorité à l’information sur le plateau Louvrais / Cordeliers. C’est d’ailleurs grâce à une pétition initiée par la Pharmacie des Louvrais que la mobilisation a été lancée, mais il faudra absolument intervenir également sur le quartier de Marcouville où une seule médecin est actuellement installée.

La nécessité d’un Centre Municipal de Santé (CMS) a été bien argumentée au cours de la réunion. La docteure Karine Royer, directrice du CMS de Pierrefitte, a bien expliqué l’intérêt de ce genre de structure, son rôle et les populations qui les fréquentent.
Le fonctionnement et les coûts induits tant par la création de la structure, son équipement, son fonctionnement et les salaires des divers personnels ont été développés par plusieurs intervenants. L’ensemble de ces coûts ne repose pas intégralement sur les municipalités mais sur des subventions venant de l’ARS, de la Région, du Département.. Et bien entendu il ne faut pas oublier que les actes sont facturés aux patients.

La différence essentielle entre une Maison médicale regroupant des praticiens libéraux et un CMS, dans lequel le personnel médical et administratif est salarié, a été clairement précisée, l’une et l’autre structure pouvant très bien exister sur un même territoire ou un territoire voisin, sans concurrence mais plutôt même en complémentarité. Il a été expliqué de même qu’un CMS est complémentaire de l’hôpital en déchargeant celui-ci d’urgences qui n’ont pas lieu d’être et comme médecine de proximité.

Il a été souligné que le CMS se donne pour but de développer la Prévention, pauvre oubliée de la Santé au plan national, d’abord comme moyen de maintenir les citoyens en bonne santé le plus longtemps possible mais aussi de faire des économies tant dans les foyers que pour les systèmes de remboursements en particulier la Sécurité sociale. Nombre de nos concitoyens repoussent leur soins à plus tard ; les pathologies de ce fait s’alourdissent et leur coûtent finalement plus cher, ainsi qu’à la Sécurité Sociale.
Ce rôle de Prévention, le CMS pourrait l’assurer par des réunions publiques d’information, la diffusion de petits livrets en plusieurs langues, des permanences ad hoc, une consultation de planning-familial, une consultation sida, une pour la parentalité, une de soutien aux femmes battues et aux enfants maltraités, une permanence de médiation et tout autre besoin participant à la bonne santé et au bien-être des gens, au bon développement des enfants.

Néanmoins, tout doit être fait pour qu’une réponse immédiate, même partielle, soit également apportée aux habitants de Marcouville et des Louvrais qui sont les plus touchés par la désertification médicale. C’est pourquoi nous devrons mener de front deux combats :

• L’installation rapide d’au moins un médecin dans chacun de ces deux quartiers.
• Convaincre une majorité de gens de soutenir la création d’un CMS en faisant pression sur la municipalité.

En tout état de cause, il faudra une mobilisation très importante d’habitants pour obliger la mairie à sortir de son attentisme.
En fin de réunion, décision a été prise de créer un collectif d’habitants avec les personnes ayant laissé leurs coordonnées.

D’ici là, nous devrons :

• Etudier le schéma régional de l’offre de santé de soins ambulatoires de l’ARS.
• Renforcer nos contacts avec le monde médical, hôpital, médecins et pharmaciens, ainsi que d’autres acteurs de terrain.
• Remobiliser les 900 signataires de la première pétition.
• Envisager une nouvelle pétition dans les quartiers destinée au Maire et centrée sur deux points : 1) l’urgence de l’installation de nouveaux médecins sur les quartiers des Louvrais, des Cordeliers et de Marcouville. 2) la nécessité de travailler dès maintenant à la création d’un CMS.

Point important : Nous ne sommes pas aux manettes, mais nous ne sommes pas condamnés à l’impuissance. Avec une mobilisation importante des habitants, nous pouvons orienter les choix.