[ Retour sur le conseil municipal du 6 octobre 2022 ]
Lors du conseil municipal du 6/10/2022, la question de la santé a été abordée, non pas comme elle aurait dû l’être, c’est-à-dire comme le problème central de l’heure, mais avec désinvolture. Cette séquence illustre encore une fois, d’une part le refus de la mairie de faire sérieusement face à ses responsabilités (contrairement à d’autres collectivités locales, comme on le verra plus loin) et d’autre part, une fois de plus, l’absence de toute opposition digne de ce nom.
Alors que la désertification médicale s’étend, la maire est fière de proposer au vote du conseil une aide exceptionnelle de 5000 € à un médecin qui exerçait au cabinet de la rue Séré-Depoin, fermé cet été, et qui a dû payer pendant quelques mois doubles charges et double loyer avant de s’installer aux Louvrais. Et le conseil, dans son ensemble, de se féliciter de permettre ainsi l’arrivée d’un nouveau généraliste aux Louvrais, quartier qui en était privé depuis la fermeture du cabinet Place de la Paix.
Voir ici : https://youtu.be/EiHT6GkKL0Q?t=4109
Mais qui va croire que ce médecin de centre-ville ne va pas amener avec lui toute sa patientèle et que le bénéfice sera nul pour les habitants des Louvrais ?
Après le demi-million d’euros d’argent public donné pour la création du cabinet médical des Cordeliers, voici donc une autre somme, certes plus modeste, offerte sans contrepartie à un médecin libéral. C’est une proposition autrement plus ambitieuse que PAGV avait défendu en décembre 2020 auprès de Stéphanie Von Euw en lui proposant la création d’un Centre Municipal de Santé. Proposition qu’elle avait rejetée au prétexte que cela coûterait beaucoup trop cher à la ville. Stéphanie Von Euw, soutenue par la prétendue opposition de PES, préfère donc donner de l’argent public à des médecins libéraux, plutôt que de voir la ville gérer un Centre de Santé avec des dépenses ET des recettes.
Par ailleurs, nous sommes en droit de nous inquiéter quand la maire informe le conseil qu’elle aura de très bonnes nouvelles à annoncer en décembre en termes d’offres de soin. N’avait-elle pas évoqué dans un précédent conseil l’intérêt porté à la ville par le groupe privé Ramsay ? Il faut savoir, en effet, que le capitalisme, dans son intelligence prédatrice, est en train de jeter son dévolu sur la santé et qu’il ne faut en attendre rien de bon.
Notons l’intervention d’une conseillère PES regrettant que les maires se fassent concurrence pour attirer des professionnels de santé et demandant une coordination au niveau de l’agglomération. Elle connaît pourtant l’existence du Collectif Santé Agglo qui milite pour la création d’un Centre Intercommunal de Santé et qui fait signer actuellement une pétition adressée au Président de l’agglomération, mais elle n’y fera pas référence. Et quand Stéphanie Von Euw prétendra que Jean-Paul Jeandon est le premier à s’engager et que ce serait « dans les tuyaux », elle ne contestera même pas cette contre-vérité alors qu’elles savent toutes deux que, malgré 6000 signataires de la pétition, le président de l’agglomération fait toujours le mort.
Heureusement, d’autres exemples plus respectueux de l’intérêt général, existent en France. C’est celui par exemple de la communauté de communes Porte de DrômArdèche présidée par un socialiste plus préoccupé de la santé des habitants que son collègue Jean-Paul Jeandon.