[ Rapport d’Attac et de la Fondation Copernic ]
Le gouvernement a décidé de passer en force en présentant son projet de loi devant le Parlement. Ce projet, s’il était mis en œuvre, aboutirait à augmenter toujours plus le temps passé au travail et/ou à baisser le niveau des pensions. Cette nouvelle « réforme » représente une rupture par rapport aux précédentes du fait de la modification structurelle du système, mais elle se situe néanmoins dans la même logique qui vise à diminuer les dépenses publiques et ouvrir la voie à la retraite par capitalisation.
Refuser un tel projet ne vaut donc pas acceptation du statu quo. Attac et la Fondation Copernic considèrent que le système de retraites actuel doit être notablement amélioré en revenant notamment sur les mesures régressives prises par les gouvernements précédents mais aussi en assurant de nouveaux droits. Il s’agit alors de modifier l’organisation actuelle du système avec l’objectif d’harmoniser par le haut les différents régimes pour construire un droit universel à la retraite sur la base de quatre principes : tenir compte des spécificités professionnelles ; combattre les inégalités, en particulier entre les femmes et les hommes, en assurant une redistribution par des dispositifs de solidarité renforcés ; garantir un montant de pension qui permette un maintien du niveau de vie lors du départ en retraite ; partir assez tôt en retraite pour que cette période de vie puisse être vécue sans incapacité.
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Tenir ces objectifs suppose de rompre avec le dogme qui vise à limiter la part des retraites dans la richesse produite, le PIB. Attac et la Fondation Copernic chiffrent à 17 % du PIB – soit trois points supplémentaires par rapport à aujourd’hui – le montant des dépenses nécessaires à cette réforme progressiste et présentent les nouvelles sources potentielles de financement : réduction des inégalités femmes-hommes, augmentation des salaires, mise à plat des allégements de cotisations sociales, surcotisation patronale sur les emplois à temps partiel imposé, élargissement de l’assiette des cotisations sociales aux revenus du capital…
Enfin, le projet présenté par Attac et la Fondation Copernic ne se base pas sur la course sans fin à toujours plus de croissance. La contrainte écologique pèse sur les programmes sociaux d’autant plus que la répartition des revenus se fait actuellement au détriment du travail et que le modèle productif n’est pas résolument réorienté. C’est avec cette logique que ce projet entend rompre.