Culture et citoyenneté

Réflexion sur un projet culturel municipal

Parce que la culture est facteur de cohésion sociale, Pontoise doit développer son label Ville d’Art et d’Histoire, mais pas uniquement. 

La culture dépasse la sphère personnelle et doit devenir une préoccupation collective ayant pour but de former des citoyens épanouis, ouverts au monde, mutualisant des compétences et partageant de bons moments ensemble dans tous les quartiers de la ville. Une politique culturelle, c’est se donner les moyens de lutter contre les dérives des médias de masse et récupérer notre « temps de cerveau disponible » !

Pour cela il est nécessaire de favoriser la circulation des manifestations culturelles dans tous les quartiers pour :

• Cesser de confiner la culture dans le centre ville.
• Ouvrir davantage à toutes les catégories sociales et à tous les âges l’accès aux dispositifs culturels déjà ancrés à Pontoise, comme le Festival Baroque, la journée du patrimoine, Piano Campus…
• Donner un nouveau souffle aux sites culturels existants, comme le Dôme, le Caméléon, les bibliothèques ou les musées.
• Créer des événements artistiques et culturels gratuits diffusés auprès des habitants de tous les quartiers en compagnie de personnes rendant la rencontre vivante et propice aux échanges : expositions itinérantes (musée des arts premiers, mode, photos, sciences de l’espace, sciences de la terre…), rencontres littéraires, initiation et éducation aux outils numériques.
• Se servir des espaces intérieurs et extérieurs des quartiers pour faire naître, autour d’actions artistiques et culturelles, des rencontres entre des artistes, en herbe ou confirmés et les habitants.

Tirons la leçon du gâchis de la caserne Bossut dont le potentiel a été sacrifié, bradé, dilapidé par des hommes politiques de tous bords, incapables d’avoir un projet urbanistique d’avenir concernant les intérêts des habitants de leur ville. L’espace libéré par la caserne Bossut, située entre Pontoise l’historique et Cergy l’administrative, aurait du créer un lien fort et exceptionnel entre Cergyssois et Pontoisiens, en multipliant les échanges culturels et artistiques et en ouvrant une nouvelle voie de circulation entre les deux gares.
Plus jamais ça !

Il est nécessaire de proposer des partenariats éducatifs

• En inventant des projets éducatifs et pédagogiques avec les enseignants de tous les cycles scolaires, de la maternelle au lycée, qui ouvriront la jeunesse de notre ville sur le monde et développeront les idéaux collectifs et participatifs.
• En encourageant les pratiques artistiques et culturelles en collaboration étroite avec les professionnels de l’éducation nationale, de la culture et les associations de quartier sur des projets à long terme (qui ne soient pas considérés comme du temps péri-scolaire pour occuper les jeunes et qui ne se bornent pas à niveler par le bas).
• En étendant et en diversifiant les missions des bibliothèques autour de tous les publics et de tous les quartiers.
• En développant des partenariats avec des entités culturelles reconnues de la ville (cinémas, théâtres, librairies…).

Il est nécessaire d’accompagner les mutations de la ville et l’émergence des nouveaux quartiers

En faisant appel au Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE), à des architectes, des urbanistes, des paysagistes, des archéologues, des chefs de chantier, des sociologues… pour éduquer à la compréhension et à la construction de ces nouveaux quartiers, permettant ainsi aux habitants de véritablement s’en emparer et faire vivre activement de nouvelles démarches participatives et innovantes. Les nouveaux habitants pourront être acteurs de leur ville en créant des liens étroits avec les anciens quartiers. Ces habitants seront réellement représentés dans leur ville à travers des actions collectives.

Il est nécessaire de développer une culture créative des arts du vivant

• En encourageant les pratiques artistiques et culturelles qui vont à l’encontre de la culture de masse propagée par la société de consommation. Nous encouragerons les pratiques telles que le street art, le hip-hop, le slam, le rap, le jazz, les musiques actuelles, la chanson, le théâtre d’intervention, les danses et musiques du monde…
• En développant la création culturelle d’un projet citoyen : promouvoir une expression sensible accessible à tous. Notamment en amenant les usagers de différentes structures (écoles, centres de loisir, associations de quartiers, conservatoire, scène nationale, EPHAD, etc.) à travailler ensemble avec des intervenants de tous horizons.

Il est nécessaire d’ouvrir des lieux dédiés à la culture.

• Force est de constater que Pontoise ne possède ni centre culturel ni médiathèque, lieux d’échanges et de rassemblement des populations autour d’axes multiples : expositions, spectacles, musique, danse, conférences, atelier… D’autres communes ont fait ce choix! Ouvrir  ce type de structures  accueillant ainsi les habitants et le tourisme culturel.
• La salle des fêtes « Le Dôme »  et la salle associative «  Le Caméléon » ne peuvent à elles seules remplir cette fonction n’étant absolument pas adaptées. Les 4 maisons de quartier dont seulement 2 (les Cordeliers et les Larris) sont gérées par la ville, sont insuffisantes tant dans la proposition d’activités artistiques et culturelles diverses que pour permette aux habitants de tous les  quartiers d’y vivre pleinement leur identité de pontoisien-nes.
• Un centre culturel digne de ce nom pourrait être un atout majeur pour Pontoise, Ville d’Art et d’Histoire ; une réflexion doit sans délais être mené en ce sens.

Il est urgent d’initier une approche culturelle et artistique de l’écologie et du développement durable

• En développant l’expression culturelle d’un projet citoyen : promouvoir une expression sensible et accessible à tous, donner les moyens aux individus d’y participer et donner aux acteurs de la culture un rôle clé dans l’animation du projet ;
• En choisissant l’écologie comme thème de création : mobiliser des artistes engagés sur le thème de l’écologie et produire des projets culturels sur cette thématique.
• En diffusant l’écologie en tant que « bruit de fond » culturel : insérer le développement durable dans les formations initiales des acteurs du secteur culturel, créer des espaces d’échanges et de connaissance entre les deux univers, intégrer le développement durable dans les actions et productions culturelles.