Enjeux sociaux et environnementaux
Etat des lieux
Entre son statut de ville centre historique et son rattachement au développement de la ville nouvelle de Cergy, Pontoise est une ville à l’urbanisme pluriel au sein de laquelle vit une population très mixte de plus de 30 000 habitants (30 767 données INSEE 2017).
Cette richesse renvoie malheureusement à une réalité géographique moins glorieuse : des quartiers populaires relégués avec de véritables fractures entre ceux-ci et le centre ville, de nouveaux quartiers sans réflexion réelle sur la continuité territoriale, un patrimoine en péril dans les quartiers anciens. L’apparition récente de quartiers d’habitations très standardisées pose la question de l’impact de ces opérations. Se pose également la question de l’offre de logements proposées aux populations les plus fragiles.
Si Pontoise peut bénéficier d’une certaine image, voire d’une certaine notoriété du fait de son histoire et d’une partie de son patrimoine, elle reste une ville populaire qui compte plus d’un tiers de logements sociaux dont plusieurs quartiers « politique de la ville ». Aux inégalités sociales viennent s’ajouter des inégalités territoriales que subissent particulièrement les habitants de Marcouville, des Larris ou des Maradas, coupés de Pontoise, face à la désertification médicale de proximité, d’activités commerciales, de services publics. Beaucoup en témoignent, vivre dans ces quartiers ne revient pas à vivre à Pontoise tant le sentiment d’appartenance à la ville y est absent.
Pontoise reste néanmoins une ville attractive, riche de la diversité de sa population et de son patrimoine. Intégrer cette richesse dans la conduite d’une action municipale en donnant notamment plus de place aux habitants est un enjeu que PAGV défendra dans tous les domaines de son action. Lutter contre le mal logement et orienter les politiques d’aménagement sont des leviers pour garantir à tous sa place et son usage de la ville.
Nos axes prioritaires
Promouvoir un urbanisme social et écologique avec les habitants
Construire la ville, la renouveler, la rénover, l’adapter doivent être de formidables instruments en matière de démocratie locale, de réduction des inégalités, de lien social, de diversification des usages. L’urbanisme et l’aménagement du territoire doivent être pensés comme une opportunité de mettre en place des projets qui favorisent l’émergence de pratiques nouvelles. L’époque de la toute-puissance de la voiture (cf : se déplacer à Pontoise) et le modernisme architectural des Trente Glorieuses montrent leurs limites et leurs effets dévastateurs. PAGV agira pour promouvoir un urbanisme à forte valeur ajoutée en matière environnementale.
Les défis climatiques et écologiques imposent de veiller aux équilibres entre zones urbaines ou à urbaniser et celles naturelles à préserver.
Cette volonté s’appuiera sur le croisement entre expertise et compétences techniques d’une part et le vécu quotidien des habitants d’autre part. Partout où il sera possible de l’engager, la co-construction sera introduite dans les programmations d’investissement et dans les opérations d’aménagement. Cet engagement orientera nos propositions en faveur d’une action d’éducation populaire à l’adresse de toutes les populations. La priorité sera donnée pour associer celles qui se sentent le moins légitimes à participer aux choix qui les concernent.
Orienter les politiques d’aménagement à l’échelle de la communauté d’agglomération
Le développement urbain se joue aujourd’hui en grande partie à une échelle intercommunale. L’évolution de nos modes de vie, de nos déplacements, de notre usage de la ville se situe de plus en plus à cette échelle. PAGV portera donc sa réflexion et ses valeurs au sein de la CACP (Communauté d’Agglomération de Cergy Pontoise) avec l’objectif d’y jouer un rôle moteur et ambitieux. Nous lutterons contre la course à l’étalement urbain et au développement des zones d’activités commerciales qui, à cause de nos élus d’aujourd’hui, écrasent nos villes de leurs flux de marchandises et de voitures, tout en détruisant le commerce de proximité tant recherché dans les quartiers.
S’inscrire dans les enjeux contemporains pour les générations à venir
Le développement urbain qui empiète toujours un peu plus sur les espaces naturels ou agricoles, la relégation de certains quartiers dans la périphérie lointaine ne peuvent plus être un modèle à Pontoise comme ailleurs. Conscient du manque de logements, mais attaché à la nécessité de défendre pour tous des conditions de vie dans un habitat digne, PAGV soutiendra une logique de densification maîtrisée et planifiée dans un but social et écologique. Son action aura pour objectif de répondre aux besoins pour tous en accordant la plus grande vigilance à la diversification de l’offre et aux qualités constructives des logements. Par ailleurs, la lutte contre la bétonisation inutile et la préservation de ses espaces naturels/verts seront des constantes de notre politique. PAGV agira sans réserve contre tout ce qui peut contribuer à la dégradation des conditions de vie quotidienne du fait du mal logement, de l’insalubrité et de l’exploitation de la précarité par les marchands de sommeil.
Redonner de la cohérence et du lien entre les différentes parties de la ville
Les habitants des quartiers comme Marcouville, les Larris ou les Maradas se sentent-ils vraiment affiliés à Pontoise ? La relégation est une réalité pour les citoyens de ces quartiers dont certains vivent durement l’accumulation des facteurs de précarité. Malheureusement pour eux, loin des yeux, loin du cœur. PAGV est conscient que cet héritage de la planification urbaine d’antan ne peut se régler à coup de « y’a qu’à, faut qu’on ». Agir pour raccorder vraiment un quartier comme Marcouville ne serait-ce qu’à son environnement le plus proche, autre que la zone d’activité économique, nécessite des programmes d’investissements lourds soutenus par une volonté politique puissante. Aussi, si un programme urbain ambitieux qui s’appuierait sur la couverture de la route départementale 915 peut être un objectif à long terme que se donnera PAGV, il ne s’agit pas d’attendre après ça pour justifier l’inaction. Là encore, l’ambition politique et l’action collective avec les habitants peut redonner du sens à l’action municipale et au sentiment d’appartenance et d’affiliation. Cette orientation n’est pas de l’unique ressort de l’aménagement et de l’urbanisme. Elle se construit par des choix d’investissements en matière d’équipement public de proximité, de liaisons urbaines et de mobilité ainsi que d’action sociale et éducative…
Agir sur le patrimoine bâti
La ville est un territoire en constante évolution qu’on ne peut pas réduire à un label, tout aussi valorisant soit-il. Se targuer d’être la seule ville d’Art et d’Histoire du département doit être mis en cohérence avec les enjeux de notre temps. Ils sont déterminants quand il faut faire des choix entre culte de la vieille pierre (cf. places du petit et du grand Martroy) et adaptation du patrimoine communal (ses écoles, ses équipements publics et sportifs, ses propres logements) à des critères de performances thermiques et environnementales. Et si la ville donne l’exemple, elle saura aussi agir sur le logement collectif, orienter et appliquer ses réglementations pour qu’elles soient sociales et environnementales, tout en accompagnant les copropriétés qui en ont besoin.
Promouvoir les usages alternatifs
La ville c’est aussi un territoire d’expériences et d’innovations. Pontoise peut être attractive par la mise en valeur de sa diversité. Son patrimoine n’est pas réductible aux vestiges de son histoire médiévale. Il est regrettable que la municipalité en place n’ait pas défendu le site de la caserne Bossut ou de l’ancien Hôpital, rue des Maréchaux. Dans ces lieux, des activités artistiques et culturelles se produisaient, valorisant une politique culturelle et touristique audacieuse.
PAGV encouragera et soutiendra les initiatives et projets d’usages alternatifs des espaces et des biens publics sur des sites à l’abandon ou en devenir (espaces autogérés, activités éphémères ouvertes aux arts et à la création…). PAGV défendra dans cet esprit la possibilité de création de logements-ateliers d’artistes.
Nos propositions
Avec les habitants
Renforcer la place des habitants dans les grandes orientations
- Systématiser la logique d’ateliers où habitants, élus et techniciens travaillent ensemble sur les questions relatives au devenir des espaces publics
- Renforcer les moyens d’animation de démarches participatives, de diagnostic partagé avec les riverains, avec des collectifs d’habitants
- Favoriser l’émergence de projets collectifs à vocation environnementale, sociale, éducative et/ou culturelle sur des espaces donnés
Gestion urbaine de proximité
- Agir auprès des bailleurs et de tout autre acteur compétent pour défendre la qualité du cadre de vie, l’amélioration des espaces communs, agir dans cet esprit sur la possibilité donnée aux bailleurs des quartiers en politique de la ville d’être exonérés de la Taxe Foncière sur la Propriété Bâtie (TFPB) au profit d’investissements à réaliser. Contrairement à l’actuelle majorité, PAGV ne soutiendra pas l’usage des montants de la TFPB pour financer des caméras coûteuses et inutiles, mais s’engagera pour associer les habitants aux choix d’investissements pour être au plus proche de leurs besoins.
- Mettre en œuvre les prérogatives du maire pour intervenir dans les problèmes de gestion locative et prévenir les expulsions
- Assurer un lien permanent avec tout type de collectifs d’habitants
- Soutenir les associations et collectifs d’habitants dans leurs revendications
Bien se loger
- Combattre par tous les moyens possibles la spéculation immobilière et le logement cher, principales causes de la crise du logement et des discriminations urbaines
- Mettre en place un dispositif d’encadrement des loyers
- Reloger les habitants de logements indignes, insalubres ou toxiques
- Mettre en place le permis de louer en vue de prévenir la mise en location de logements indignes et lutter contre les marchands de sommeil
- Accompagner les propriétaires qui souhaitent conventionner leur bien pour les réserver aux bénéficiaires du logement social
- Soutenir des initiatives d’habitat partagé
- Mener des campagnes et prendre des arrêtés municipaux anti-expulsion et anti-coupures d’énergie,
- Accompagner les familles soumises à des mesures d’expulsion
- Développer une mission de veille et de contrôle en matière d’hygiène et de salubrité, impliquer l’Agence Régionale de Santé (ARS) quand les problèmes rencontrés sont de la compétence du préfet et non plus du maire
- Soutenir la construction ou la réhabilitation de résidences d’artistes, de foyers et logements étudiants
- User pour cela du pouvoir de réquisition de logements vides et du droit de préemption pour développer une offre de logements sociaux mieux répartis sur l’ensemble du territoire communal
- Etablir des partenariats avec des associations travaillant à l’hébergement d’urgence (destinés par exemple à la protection des femmes victimes de violences conjugales, ou à l’accueil de personnes à la rue..)
Urgence climatique
- Développer un programme d’aide et d’appui afin de prévenir et lutter contre la précarité énergétique,
- Mettre en place et soutenir des mesures d’amélioration de l’habitat, de lutte contre la précarité et le gaspillage énergétiques pour faire baisser les charges des locataires (chauffage et isolation en refusant la pression du « tout-électrique »).
- Se mobiliser en faveur des copropriétés en difficulté, soutenir les conseils syndicaux, aider à la mobilisation des acteurs compétents
- Diagnostiquer l’ensemble du patrimoine communal et mettre en œuvre les mesures d’amélioration du bilan énergétique des biens (écoles, gymnases, locaux administratifs, locaux d’activités socio-culturelles…), et d’équipements (cuve de récupération des eaux de pluie par exemple)
- Infléchir les orientations des différents schémas directeurs en faveur d’un urbanisme ambitieux en matière environnementale, qui laisse moins de place à la voiture et s’intéresse à la qualité des déplacements intra-muros, la qualité des liaisons comme autant d’occasions de valorisation du patrimoine existant (bords de l’Oise, chemins, sentes…)
- Promouvoir la diversification de l’offre de logements dans les opérations de construction et dans la politique d’acquisition de la ville (préemption, reprise de biens vacants sans maître),
Rassembler la ville et ses habitants
- (Ré)investir les quartiers les plus marginalisés par un renforcement de l’offre de services publics de proximité, d’accueil et d’accès aux droits
- Soutenir le développement d’une offre de commerces de proximité en priorité dans les quartiers les plus démunis en la matière
- User, quand cela est nécessaire, de son pouvoir de préemption de cellules commerciales pour orienter une offre cohérente avec les besoins des habitants de ces quartiers
- Valoriser les bords de l’Oise – chemin de la pelouse – comme un axe structurant de liaison avec le quartier des Larris réservé prioritairement aux circulations douces