Séance unique le jeudi 16 octobre à 20h30 Utopia Saint-Ouen dans le cadre de la soirée liberté pour la Palestine suivie d’un échange et des témoignages de Muiz Karaja, étudiant palestinien originaire de Saffa en Cisjordanie occupée, Doctorant en Droit international à l’Université de Cergy-Pontoise, de Sylvette Amnestoy, élue à Courdimanche (EELV) militante altermondialiste partie en mission civile en Palestine en 2002 et relaxée ainsi que 6 autres militants pour une action Boycott Désinvestissement Sanction par le tribunal de Pontoise et de Florence Braud, Association des travailleurs Maghrébins de France ainsi qu’un représentant de l’Union Juive Française pour la Paix.
MIRAL
Julian SCHNABEL – USA 2010 1h55mn VOSTF – avec Hiam Abbas, Freida Pinto, Alexander Siddig, Omar Metwally, Yasmine Elmasri, Vanessa Redgrave, Willem Dafoe… Scénario de Julian Schnabel et Rula Jebreal, d’après son roman.
Du 16/10/14 au 16/10/14
Ce n’est pas une œuvre d’analyse ou de réflexion. C’est un film fait avec le cœur – donc d’une sincérité parfois naïve – et avec le désir de faire partager au monde entier un sentiment d’injustice et de révolte. Adaptant le roman autobiographique d’une journaliste italienne d’origine palestinienne (qui se trouve être sa compagne), Julian Schnabel s’empare du sujet avec la fougue peut-être un peu maladroite de celui qui pense que le cinéma, dans sa forme la plus romanesque, peut faire changer le regard des spectateurs. Il s’adresse à ceux qui ne connaissent pas en détail la situation en Israël-Palestine, il veut les intéresser, les concerner, les émouvoir. Et dans ce registre, son film est parfaitement réussi, à la fois bien documenté (on voit pas mal d’images d’archives), spectaculaire juste ce qu’il faut, et très bien interprété.
Aux autres, ceux qui ont vu plusieurs des films (en particulier documentaires) consacrés à la question que nous avons programmés au fil des années, ceux qui ont assisté aux débats qui souvent les accompagnaient, Miral pourra sembler un brin simpliste, un peu réducteur, un peu « hollywoodien ». Il suffit de le savoir…
Miral, c’est le prénom du personnage principal, mais le film aurait tout aussi bien pu s’intituler « Hind », qui est celui de l’autre rôle-clé du récit, magnifiquement interprété par Hiam Abbas, que l’on ne présente plus (Satin rouge, Les Citronniers, Amerrika…). C’est en effet par elle que tout commence…
Nous sommes en 1947. Le gouvernement britannique, qui administrait depuis 1920 la Palestine, remet son mandat entre les mains des Nations Unies. Le partage du pays est en marche, et avec lui, le début des affrontements sanglants… Les villages arabes sont détruits, provoquant le déplacement des populations à travers tout le pays…
L’histoire commence à partir de ces événements, quelque part à Jérusalem-est. Hind Husseini se rend à son travail comme tous les matins et découvre dans la rue, le long des murs de la vieille ville, une cinquantaine d’enfants apeurés, ayant fuit le massacre de leur village, Deir Yassin. Elle décide alors d’ouvrir les portes de sa maison… et ne sait pas encore que ce sera l’engagement de toute une vie pour l’éducation de plusieurs générations de jeunes Palestiniens derrières les portes de « Dar El-Tifl », « la maison des enfants ».
Dans ce havre de paix au milieu du chaos ambiant, elle va leur transmettre bien plus qu’une éducation, le sentiment d’appartenance à une terre, sans que jamais ni la violence ni la haine de l’autre n’imprègnent son discours. Elle qui est née en 1916 sait très bien que les deux communautés avaient su vivre ensemble sur une même terre et que la connaissance mutuelle est l’un des moyens pour retrouver la paix disparue. Devenus de jeunes adultes, les pensionnaires de Dar El-Tifl sont ensuite envoyés en « mission » dans les camps de réfugiés palestiniens pour leur apporter des livres et des cahiers, et leur transmettre un peu de leurs connaissances.
C’est ainsi que la jeune Miral découvre le monde en dehors de Jérusalem… Ce qu’elle vit ne lui apportera pas la paix, mais un sentiment de rage et d’injustice sur lequel viendra s’enraciner sa conscience politique. Dans la rue, les gamins lancent des pierres sur les chars israéliens et l’on se passe sous le manteau des livres qui parlent de la Palestine… Alors Miral décide de s’intéresser d’un peu plus près à l’histoire et à la culture de ce peuple qui est le sien, puis va au-delà ; elle est jeune et amoureuse, elle n’a peur de rien, sauf peut-être de décevoir son père…
Le mot du collectif Urgence Palestine 95
Cette soirée est à l’initiative du Collectif URGENCE Palestine 95 «CUP 95» créé suite à la manifestation du 2 août 2014, et regroupant partis politiques, associations et individus engagés à défendre les droits des palestiniens en dénonçant et en luttant contre les accords de partenariat entre les entreprises et universités françaises et israéliennes, en prônant le boycott des produits israéliens et en faisant en sorte qu’Israël soit poursuivi par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes de guerre.