[ Tribune de septembre 2016 ]
Il semble de bon ton ces derniers mois de critiquer tous azimuts la CGT. En conseil municipal ou dans certaines tribunes, on nous rappelle qu’il n’est pas très “moderne” de partager ses idées. Pire, on fait semblant de confondre casseurs et manifestants contre la loi El Khomri. La fable de l’hôpital Necker « dévasté » par des syndicalistes est reprise à l’infini, alors que les images montrent un homme seul casser quelques vitres. Qui est-il d’ailleurs ? Mystère !
On se demande de quels méfaits ces vilains cégétistes ne se sont pas encore rendus coupables : « preneurs d’otages » des usagers des transports, tortionnaires des supporters de l’Euro de football et plus localement, vilains manipulateurs des écoliers et parents pontoisiens.
Ces derniers mois pourtant, c’est bien la politique violente menée par le gouvernement qui montre l’archaïsme évident de la loi El Khomri, recul social sans précédent qui vise à étendre la logique précaire du CDD aux CDI, à sécuriser les employeurs et à précariser les salariés.
Quoi qu’on en dise, par fainéantise intellectuelle ou par mauvaise foi, l’objectif est d’autoriser les employeurs à proposer des accords défavorables aux salariés dès lors qu’ils l’estimeront nécessaire pour l’entreprise, mettant ainsi en danger les jeunes, les femmes, tous les travailleurs précaires en somme.
La modernité, n’en déplaise à beaucoup, est donc au renforcement du code du travail plutôt qu’à son détricotage qui nous ramène plus d’un siècle en arrière. La nécessité de défendre les droits des travailleurs reste donc une lutte particulièrement contemporaine, qu’on soit à la CGT ou pas.
(tribune PAGV publiée dans Pontoise Mag’ de septembre 2016)