[ Tribune de mars 2018 ]
Au lycée Pissarro, comme dans toute la France, les lycéens s’interrogent sur Parcoursup, le nouveau dispositif d’orientation post bac. La loi Vidal présentée comme la solution miracle à l’accompagnement des étudiants, introduit en réalité la sélection à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Pour la première fois les lycéens ne choisissent plus leur université ; l’université choisira ses étudiants. Situation inextricable puisque dans la seule Île de France, la demande d’inscription est plus forte que l’offre. Parcoursup est donc un subtil outil de dissuasion. Les candidats devront rédiger une lettre de motivation pour chaque vœu, encouragés à faire étalage de leurs activités extra-scolaires, favorisant ainsi les enfants des milieux les plus aisés. A charge pour les universités, déjà financièrement exsangues, de créer des modules de remise à niveau pour accueillir les élèves les plus fragiles. De plus, chaque établissement piochera dans la liste nationale des « attendus » et certains critères seront définis localement. On nous montrera le succès du dispositif, toutes les places vacantes ayant été pourvues mais par des étudiants orientés par défaut, sans parler de ceux poussés à l’abandon. En outre, Parcoursup a été mis en œuvre, avant même le passage au Sénat. Comme on l’enseigne à nos enfants, travailler trop vite est rarement le gage d’un bon travail. Ici, c’est aussi la démocratie qui en fait les frais.
(tribune PAGV publiée dans Pontoise Mag’ de mars 2018)