Délégations de service public : La drôle de conception du rôle des élu.e.s par Stéphanie Von Euw !

[ Retour sur le conseil municipal du 7 juillet 2022 – bis ]

Ainsi que nous l’évoquions dans notre précédent article, à la fin du conseil municipal du 7 juillet 2022, Matthieu Drevelle, membre du groupe Pontoise Écologique et Solidaire (PES), pose une question orale.

En référence à une enquête édifiante du magazine L’Obs sur l’état des crèches en France et les pratiques de certains groupes privés, il se permet de demander :

  • la garantie que les crèches pontoisiennes bénéficient du nécessaire pour garantir la sécurité et le bien-être des enfants ;
  • L’organisation d’une visite des différents établissements accueillant les jeunes enfants ;
  • La possible remise en cause du principe de déléguer au privé lucratif la gestion des crèches de Pontoise.

À ces trois questions de bon sens, la maire, comme si elle se sentait atteinte personnellement, va répondre en se faisant l’avocate passionnée des crèches privées.

Stéphanie Von Euw :

« Un certain nombre des propos que vous tenez sont extrêmement limites d’un point de vue juridique et pourraient donner lieu à des procédures si certaines entreprises que vous citez nommément venaient à l’entendre. »

Commentaire de PAGV :

Matthieu Drevelle s’est contenté de faire référence à des articles de presse (L’Obs et Radio France). Si plainte il devait y avoir, ce sont ces organes de presse qui seraient visés. Quant aux deux groupes cités par Matthieu Drevelle – Orpea et People & Baby – ce sont eux qui font déjà l’objet de procédures judiciaires pour des faits graves.

Stéphanie Von Euw cherche-t-elle à intimider une opposition pourtant bien respectueuse ?

Stéphanie Von Euw :

« Tous les locaux des crèches font l’objet d’une évaluation de la PMI avant ouverture.Le médecin de la PMI visite la structure et peut émettre des recommandations. »

Commentaire de PAGV :

Stéphanie Von Euw pense-t-elle sérieusement que les crèches et les Ehpad, aujourd’hui pointés du doigt, n’avaient jamais été contrôlés ? 

Stéphanie Von Euw :

« Sur le fait d’envisager d’organiser une visite des différents sites, la réponse est clairement non. Ce sont des équipements municipaux dans lesquels on travaille et qui n’ont pas vocation à faire l’objet de visites perpétuelles et de se prêter à une tribune politique. »

Commentaire de PAGV :

C’est justement parce qu’on y travaille que des visites de contrôle sont justifiées. N’est-ce pas le rôle des élus de veiller au bon fonctionnement des services délégués ? La demande d’UNE visite des établissements devient DES « visites perpétuelles ». Et pourquoi ces visites se transformeraient-elles en « tribunes politiques » si tout se passe bien ?

Stéphanie Von Euw :

« Si les parents savaient que ces équipements étaient ouverts à tous les vents pour des visites politiques, je pense qu’un certain nombre d’entre eux feraient des remarques que je jugerais légitimes. »

Commentaire de PAGV :

Nous ne fréquentons certainement pas les mêmes parents, car ceux que nous connaissons ne verraient que des avantages à ce que les élus s’assurent que leurs enfants soient accueillis dans les meilleures conditions.

Stéphanie Von Euw :

« Vous parlez également de grèves. En tout cas, pas à Pontoise, ça c’est une certitude.

Commentaire de PAGV :

Ignorance, trou de mémoire, allégation mensongère de la part de la maire ?

Chacun choisira, mais la réalité est la suivante : les personnels de la crèche Babilou des Larris ont fait grève le 3 avril 2018. Leur principale revendication concernait le manque d’encadrement des enfants.

Stéphanie Von Euw :

« S’agissant de la nouvelle crèche Bossut, le critère financier dans le choix des futurs délégataires est le dernier critère et, parmi les critères qui vont jouer, figure la capacité de l’entreprise de former ses professionnelles, de les professionnaliser, de les fidéliser et de les faire monter en compétence. »

Commentaire de PAGV :

Il aurait été intéressant de savoir comment cette entreprise envisagent de « fidéliser » ses professionnelles. Cela se saurait si c’était en leur proposant de dignes rémunérations.

C’est en tout cas avec étonnement que nous apprenons que l’entreprise va les « former » et les « faire monter en compétence ».

Nous qui pensions naïvement que ces entreprises embauchaient du personnel qualifié et formé.

La conclusion de ce plaidoyer au service des entreprises sera donnée par Anne Fromenteil, adjointe en charge de l’Éducation, de la Petite Enfance et de la Famillee et conseillère départementale, qui après avoir souligné l’envie des professionnelles de travailler au sein de la ville de Pontoise, précisera qu’elles « organisent des réunions sur des sujets qui les (sic) importent pour continuer leur formation professionnelle sur leur temps personnel ».

Commentaire de PAV :

Madame la Maire, si prompte à réagir sur les atteintes au droit aurait pu et dû rappeler à son adjointe que la formation professionnelle est une obligation de l’entreprise et qu’elle doit s’effectuer sur le temps de travail. Mais la question, ce soir-là, ne portait pas sur la défense des droits des travailleuses de la petite enfance. Seulement sur celle de leurs employeurs.

Il est plus que regrettable que PES n’ait rien cherché à répondre à cette scandaleuse plaidoirie. Ni à la fin du conseil, ni après le conseil au cas où la parole leur y aurait été refusée.