Hospitalité et droit d’asile, ou barbarie

[ Tribune de novembre 2016 ] 

« J’y suis hostile. On a déjà donné. »

C’est par ces quelques mots, cités par la Gazette du 5/10/2016, que Monsieur Gérard Seimbille, maire-adjoint et président de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise a exprimé avec une incontestable nuance de mépris son refus d’héberger moins de 100 migrants pour moins d’un mois. On ne sait pas exactement ce que M. Seimbille aurait déjà donné, car ce n’est pas sous sa présidence que des réfugiés ont déjà été accueillis à la Base de Loisirs, en septembre 2015, sans aucun problème d’ailleurs.

En attendant, à l’heure où des millions d’êtres humains cherchent par tous les moyens à échapper aux guerres et au cortège d’horreurs qu’elles apportent, à l’heure où l’Italie et la Grèce sont en première ligne pour faire face à des arrivées massives d’hommes, de femmes et d’enfants traversant la Méditerranée à bord d’embarcations de fortune, M. Seimbille refuse d’héberger 100 migrants pour moins d’un mois. À l’heure où l’afflux de réfugiés a augmenté de 25 % la population du Liban (soit 1 réfugié pour 4 habitants) et de 10 % la population de la Jordanie, M. Seimbille craint que l’hébergement de moins de 100 migrants pour moins d’un mois puisse donner une mauvaise image de la base de loisirs. Curieuse idée de ce que pourrait être une solidarité en action !

En tout cas, pour nous, ce serait donner une belle image de notre ville si nous décidions, quoi qu’en pensent Monsieur Seimbille et Madame Pécresse, présidente de la région Ile de France, de prendre notre part en accueillant à Pontoise une centaine de nos frères et sœurs en humanité

(tribune PAGV publiée dans Pontoise Mag’ de novembre 2016)