[ Apologie de l’esclavage et autres crimes contre l’humanité : PAGV ne lâche rien ! ]
Le 15 septembre dernier, nous avions constaté que le panneau « pelle Starck » installé devant la gare et présentant sous un jour uniquement favorable le général Charles Victoire-Emmanuel Leclerc, avait été purement et simplement enlevé par les services municipaux (lire ici).
Supposant que c’était la première étape, suite à notre recours devant le tribunal administratif, avant la pose, a minima, d’un nouveau panneau à cet emplacement, nous avions décidé d’attendre quelques semaines pour décider des suites à donner, notamment dans le cadre de la procédure en cours.
En vain : alors que nous espérions que la mairie allait enfin corriger son erreur et rétablir la vérité historique sur le Général Leclerc il semble, presque 2 mois après, plus raisonnable de penser que le but poursuivi était surtout d’éviter que notre association réitère l’action qu’elle avait menée en 2021, devant ce panneau, en présence de l’Association des Amis Haïtiens de Paris et de la presse locale et régionale (souvenir…).
Ce sentiment sera renforcé par le nettoyage « à blanc » de la statue, opéré également quelques jours avant les journées du patrimoine. Pour la mettre en valeur et de ce fait renforcer l’hommage que la ville de Pontoise rendrait au personnage ?
Malgré nos espoirs donc, la suppression du panneau devant la gare ne s’est pas accompagnée de l’installation d’un mobilier urbain explicitant aux habitant.e.s et visiteur.se.s de Pontoise qui est ce personnage auquel la ville, par la présence de cette statue non contextualisée, semble rendre hommage.
Pourtant des villes, comme Bordeaux, Nantes ou Marseille, ont su faire face à leur histoire et à leur passé esclavagiste, non pas en détruisant toute trace de cette histoire mais en expliquant, en faisant preuve de pédagogie et en affichant clairement que l’essor et le rayonnement de ces 2 villes portuaires se sont faits au prix d’atrocités commises par des acteurs trop longtemps célébrés.
Pour PAGV, il est plus que jamais nécessaire d’installer, au moins au pied de la statue, un mobilier urbain explicitant, sans honte ni pudeur, la personnalité et les crimes commis par le Général Charles Victoire Emmanuel Leclerc. Que l’absence de telles précisions accompagnant la statue de ce personnage, au surcroît de l’entretien méticuleux dont elle bénéficie, induit inévitablement que celle-ci est un hommage de la ville à un criminel de guerre, esclavagiste, contrevenant donc à la loi dite « Taubira » du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité et de ce fait susceptible de constituer un trouble à l’ordre public.
C’est pourquoi, à la suite du recours introduit le 17 juin 2022 devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise et auquel la mairie n’a toujours pas répondu malgré le délai de 2 mois imparti par le tribunal (la mairie est-elle au-dessus des juges et des lois ??), PAGV a déposé au tribunal, le 28 septembre dernier, un mémoire complémentaire afin d’informer le juge administratif des évolutions de ce dossier et de lui demander de bien vouloir inscrire l’affaire au rôle d’une audience.