Sans feu ni lieu

[ Tribune de juillet 2014 ]

Depuis quelques temps, chacun a pu remarquer la présence de plus en plus importante de SDF autour de la gare. L’explication est simple. Depuis le 1er mai l’accueil de jour de la Maison Renaudin, situé rue des Maréchaux, a été fermé sur décision de la délégation départementale du Secours catholique. Cinq matins par semaine, dans ce lieu, animé par des bénévoles, une soixantaine d’exclus en moyenne pouvait profiter d’un petit-déjeuner, prendre une douche, laver son linge, disposer d’un vestiaire, bénéficier d’une écoute et obtenir une aide pour différentes démarches. Peu de choses diront certains. Plutôt l’essentiel quand on n’a plus rien.

La raison officielle de cette fermeture provisoire est la nécessité de procéder à d’importants travaux de remise en état. Pour la majorité des bénévoles, ce ne serait qu’un prétexte pour procéder au remplacement du responsable de ce lieu qui, malgré un travail remarquable, ne serait plus en odeur de sainteté auprès des responsables du Secours catholique.

La prise en compte des personnes en très grande difficulté ne devrait pas relever de la seule charité mais d’un programme de solidarité nationale. Il est étonnant de constater que cela ne fait même pas partie des compétences de l’agglomération. Cela dit, il y a urgence et la ville doit prendre ses responsabilités. Dans le programme municipal de M. Houillon figurait la mise en place d’une brigade d’intervention sociale chargée d’entretenir le lien avec les personnes en grande précarité et pour la resocialisation des SDF. Ce serait aujourd’hui la moindre des choses. A moins que l’on se contente de surveiller la place de la gare depuis les écrans de videosurveillance tout neufs que la ville vient de s’offrir.

(tribune PAGV publiée dans Pontoise Mag’ de juillet-août 2014)