[ mars 2018 ]
En 2007, 6,9 % des électrices et des électeurs s’étaient retrouvés dans les idées défendues par Pontoise À Gauche Vraiment (PAGV), permettant ainsi à Delphine Lagrené d’être élue au conseil municipal (lire notre bilan de mi-mandat de mars 2011). En 2014, nous avons été 8,2 % à voter encore pour la liste PAGV et c’est désormais Solveig Hurard qui nous représente au conseil municipal.
Tout en étant conscients de notre position encore très minoritaire et tout en sachant parfaitement que c’est l’élection dès le premier tour de M. Houillon qui nous a, à chaque fois, permis d’obtenir une élue, nous pensons néanmoins que la présence au conseil municipal d’une véritable parole de gauche prend une importance particulière dans une situation où la confusion politique règne. Nous allons essayer de montrer à travers 4 exemples en quoi les positions de PAGV diffèrent fondamentalement de celles de la majorité municipale, cela va sans dire, mais également de celles des autres groupes.
Pour un centre-ville libéré des contingences automobiles
PAGV est le seul groupe à se prononcer contre la construction d’un grand parking de centre ville. Loin de nous l’idée de nier les difficultés rencontrées pour stationner en ville. Mais nous estimons que ce choix ne ferait qu’apporter plus de voitures dans le centre et créer ainsi encore plus d’embouteillages et de pollution. Depuis longtemps nous appelons à une concertation visant à trouver les solutions qui permettraient à un maximum de gens de se promener, de faire leurs courses, de prendre un pot… après avoir laissé leur voiture à l’extérieur de la ville. Rejoindre le centre se faisant alors grâce à des navettes gratuites, des vélos électriques mis à disposition et pourquoi pas un funiculaire, à l’exemple de villes comme Lyon, Pau, Le Havre…
Pour une ville libérée des obsessions sécuritaires
PAGV est le seul groupe qui défend totalement l’idée que la sécurité est avant tout une affaire de prévention et d’éducation. Nous combattons donc avec la plus grande détermination la politique de la majorité, qui fait mine de croire à la vidéosurveillance à l’efficacité pourtant inversement proportionnelle à son coût faramineux, qui transforme des relations naturelles de voisinage en espionnage institutionnalisé, avec le projet de « voisins vigilants » et qui envisage maintenant de mettre en place une brigade de nuit armée au sein de la police municipale. À l’opposé de cette politique et contrairement à ce groupe d’ « opposition » qui, dans une tribune sur deux, réclame plus de caméras et plus de répression ainsi qu’à ceux qui critiquent la vidéosurveillance à Pontoise tout en la louant à Cergy, nous maintenons que la présence de services publics, d’éducateurs, d’enseignants, de policiers de proximité sera, en tout lieu et en tout temps, plus efficace que n’importe quelle caméra et qu’une répression à tout va.
Pour une ville libérée de l’angoisse de ne plus pouvoir se soigner
Alors qu’une véritable situation de désert médical se profile aux Louvrais et aux Cordeliers, la seule décision prise aujourd’hui par la municipalité a consisté à mettre en place une commission chargée de réaliser un diagnostic de l’offre des soins sur le territoire de Pontoise et de réfléchir à des solutions. PAGV considère qu’il y a urgence et préconise la réalisation d’un centre médical de santé où les médecins seront salariés, comme il en existe déjà à Bezons ou à Franconville. À défaut, la mairie devra chercher un lieu où pourraient s’installer des médecins libéraux.
Pour une véritable démocratie locale
PAGV est le seul groupe à dénoncer régulièrement le déni de démocratie constitué par le pouvoir absolu sur les conseils municipaux du conseil communautaire de l’agglomération, instance non élue directement. Ainsi, les villes ont vu leurs compétences les plus importantes leur échapper au profit de l’agglomération. C’est le cas de services essentiels, utiles à tous, comme l’eau potable, l’assainissement, le traitement des ordures ménagères, le chauffage urbain, l’éclairage public… Et bien entendu, ces services sont aimablement confiés à de grandes entreprises privées telles Véolia ou Vinci, plus soucieuses des intérêts de leurs actionnaires que de celui des habitants. Il faut savoir que la plupart des décisions prises au conseil d’agglomération le sont à l’unanimité, du PS aux Républicains, en passant par le PCF, Europe-Écologie et En Marche. Cette remarque s’applique évidemment aux 9 élus pontoisiens. La présence à l’avenir d’une opposition « à gauche vraiment » dans un maximum de communes de l’agglomération est ainsi un objectif essentiel que nous nous fixons.
Nous devrons donc entamer une série de rencontres sur l’agglomération avec des forces qui seraient en accord avec cette perspective.
A Pontoise plus précisément, nous sommes totalement ouverts à toute proposition de travail en commun qui viendrait d’autres formations politiques de la gauche radicale ou de regroupements de citoyens partageant nos valeurs. Dans le cas de groupes appartenant à une formation politique nationale, nous serions bien sûr attentifs au fait qu’ils n’aient aucune visée hégémonique et à ce qu’ils disposent de marges de manoeuvre vis à vis de leur direction nationale.
(Ce texte est la version plus développée du texte publié dans le supplément « Bilan mi-mandat 2014-2020 » du Pontoise Mag’ de mars 2018)