[ Retour sur le conseil municipal du 7 juillet 2022 ]
Qui suit régulièrement les séances du conseil municipal de Pontoise peut en témoigner :
L’opposition du groupe Pontoise Écologique et Solidaire (PES) est feutrée et Stéphanie Von Euw ne peut que se féliciter de l’absence de combativité de ces quatre élus, particulièrement de la tête de liste, Sandra N’Guyen Dérosier, qu’elle appelle par son prénom et à qui elle n’hésite pas à claquer la bise.
On ne peut donc que s’étonner de la violence des propos tenus par la maire en réponse à une question orale du conseiller Matthieu Drevelle à la fin du conseil municipal du 7 juillet 2022. Ce dernier s’était pourtant contenté de rendre compte de la lecture d’un article récent de l’Obs relatant les méfaits de certaines crèches privées, dont la gestion rappelle celle des Ehpad Orpea. Il demandait donc simplement qu’une visite des différents lieux d’accueil des enfants de la ville soit organisée avec des élus.
Que n’avait-il pas dit là ?
Alors que ce conseiller ne faisait que reprendre les termes de l’enquête d’un magazine sans faire aucune référence à la ville de Pontoise, il s’est vu immédiatement accusé par Stéphanie Von Euw de tenir des propos limites d’un point de vue juridique et de procéder par allégations, amalgames, généralisations honteuses et attaques gratuites. Puis, à l’image d’un Macron se faisant l’avocat de l’entreprise Uber, Stéphanie Von Euw, emportée dans sa défense des crèches privées, affirma :
« À Pontoise, c’est une certitude, nous n’avons jamais eu de grève. »
C’est faux. Voici comment PAGV, dans sa tribune de juin 2018, rendait compte de la grève du 3 avril 2018 des personnels de la crèche Babilou des Larris :
Retour sur Babilou
[Tribune de juin 2018]
Le 21 décembre, nous n’avons pas pu empêcher la majorité du conseil de voter un avenant autorisant la société Babilou à réaliser plus de 7,5 % de bénéfices dans sa gestion de la crèche des Larris. M. Seimbille avança que le contrat signé en 2012 était «exagérément protecteur des intérêts de la ville» et que si Babilou ne pouvait pas gagner plus d’argent, il fallait craindre qu’ils ne continuent pas à travailler aussi bien. Puis, devant les hésitations de certains conseillers, M. Savignat, plus rapide que son ombre, dégaina son téléphone et déclara qu’ «en 2016, Babilou c’est – 9,8 % de chiffre d’affaire».
Depuis, les personnels de la crèche ont fait grève le 3 avril. Trop d’enfants pour trop peu d’agents disaient-ils, contredisant ainsi les affirmations de M Seimbille sur la qualité du travail fourni par Babilou. De notre côté, nous avons cherché à en savoir plus sur cette société et plus particulièrement sur deux de ses filiales dédiées aux crèches : Evancia et 1001 crèches. Et bien, contrairement à ce qu’affirmait notre nouveau député, nous avons constaté que cette branche de Babilou dégage de très importants bénéfices.
Alors une question se pose : pour quelle raison, MM. Houillon, Seimbille, Savignat ont-ils pesé de tout leur poids pour que le conseil municipal accorde cette faveur à un groupe qui, selon le magazine Challenge, a pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaire de 500 M€ en 2020 ?
(tribune PAGV publiée dans Pontoise Mag’ de juin 2018)
Croyez-vous que devant tant de mauvaise foi, PES se soit insurgé ?
Non, ils ont baissé la tête, inquiets peut-être qu’on ne les appelle plus désormais par leur prénom.