(photo du préfabriqué des Cordeliers accueillant la « maison médicale » – lundi 19 avril 2021, jour de son ouverture)
Annoncée à grand renfort de trompettes pour janvier 2020 par Philippe Houillon, puis pour mars 2021 par Stéphanie Von Euw, l’ouverture de la maison médicale des Cordeliers a eu lieu le 19 avril 2021.
Contrairement à ce qu’affirme la communication de la mairie, il ne s’agit en rien d’une action à mettre au compte de la nouvelle municipalité, mais de l’aboutissement laborieux d’un projet sans aucune ambition de l’ancienne équipe.
Une dépense exorbitante d’argent public pour un résultat insignifiant en termes de santé publique
L’installation de deux généralistes libéraux dans une structure en préfabriqué coûte aux contribuables 425 000 € de travaux (dont 34 000 € pour la seule ville de Pontoise). À cette somme il faut ajouter 28 800 € offerts par la ville aux deux médecins pour s’offrir les services d’un secrétariat pendant deux ans, ainsi que « la mise en place d’un loyer attractif » et les frais d’entretien. On ignore le coût exact pour la ville de ces deux derniers petits cadeaux.
Cela fait incontestablement beaucoup d’argent public pour passer dans le quartier des Cordeliers de 2 à 3 médecins. En effet, avant l’ouverture de la maison médicale, 2 médecins exerçaient dans le quartier : Mmes Flores et Vennegues. Cette dernière étant partie à Saint-Ouen l’Aumône, l’arrivée des deux généralistes ne fait monter le compteur qu’à 3 (2 – 1 + 2 = 3).
Soit, près d’un demi million d’euros pour un médecin supplémentaire !
Soyons justes, on nous parle aussi d’une maison de garde, ouverte de 20h à minuit ainsi que les week-ends. Après des mois d’un mensonge dénoncé par PAGV, il est enfin reconnu que les permanences (lucratives !) ne seront pas assurées pas des médecins urgentistes de l’Hôpital de Pontoise, mais par des régulateurs du SAMU (ces personnes qui vous répondent quand vous appelez le 15). Ensuite, rien n’est dit par la mairie, et pour cause, sur le montant d’une consultation de nuit qui tourne en général autour de 70 €.
Une tragique erreur de diagnostic
La gravité de la situation à Pontoise a toujours été minimisée. Par Philippe Houillon d’abord, qui déclarait lors du conseil municipal du 24/05/2018 : « En l’état actuel la couverture médicale de Pontoise reste satisfaisante ». Il fixait même à 5 ans le moment où la situation deviendrait réellement préoccupante. Par l’équipe actuelle ensuite qui écrit dans le Pontoise Mag de mars 2021 qu’il n’est pas question de désert médical à Pontoise.
Jugeons-en sur pièces :
Dès 2018, l’Agence Régionale de Santé Île de France classait Pontoise en Zone d’Intervention Prioritaire contrairement par exemple aux villes de Cergy, Osny, Vauréal et Jouy-le-Moutier qui, elles, étaient classées seulement en Zone d’Action Complémentaire.
Toujours en en 2018 la densité moyenne nationale était de 153 généralistes pour 100 000 habitants. Seulement 17 généralistes sont actuellement en activité à Pontoise. Cela correspond à 51médecins pour 100 000 habitants, soit 3 fois moins que la moyenne nationale.
Il n’y a plus un seul généraliste aujourd’hui dans les deux grands quartiers que sont Les Louvrais et Marcouville.
D’après la magazine Capital, si en 2018, les Français ont eu accès en moyenne à 3,93 consultations par an et par habitant, le chiffre tombe à 2,07 à Pontoise
Si Pontoise n’est pas un désert médical, cela y ressemble fortement.
Et ce n’est pas un médecin de plus aux Cordeliers qui résoudra le problème
Alors, que faut-il faire ?
Depuis trois ans maintenant, PAGV combat pour l’ouverture d’un Centre Municipal de Santé (CMS), digne héritier de nos anciens dispensaires.
Un Centre Municipal de Santé c’est :
- Un projet global relevant d’une véritable politique de santé publique.
- Un établissement créé et géré par une municipalité.
- On y trouve des généralistes, des pédiatres, des infirmières, mais également dans les plus importants d’entre eux des kinés, des gynécos, des ophtalmos, des dermatos, des dentistes…
- On y pratique uniquement les tarifs de secteur 1 et le tiers payant. Les dépassements d’honoraires y sont proscrits.
- Les professionnels de santé y sont salariés et travaillent en équipe.
- Ils organisent des actions de prévention et de promotion de la santé.
Des centres municipaux de santé existent près de chez nous à Franconville, Bezons, Argenteuil, Fosses-Marly la Ville, Conflans-Sante-Honorine… Certes, cela a un coût, mais c’est un investissement autrement plus bénéfique à la population qu’un parking ou des caméras de vidéosurveillance. À l’instar d’une maison médicale, un CMS bénéficie d’aides de la part de l’Agence Régionale de Santé, du Département et de la Région. Mais contrairement à une maison médicale, le montant des consultations revient à la Ville. Aujourd’hui, même des départements créent des Centres Départementaux de Santé. C’est le cas en Saône-et-Loire, en Charente, en Corrèze, en Dordogne, dans l’Orne…
M. Houillon et Mme Von Euw ont mis des années avant de trouver deux généralistes prêts à s’installer aux Cordeliers. Les élus qui créent des Centres de Santé, municipaux ou départementaux, n’ont aucun mal à recruter des candidats.
Le 4/12/2020, PAGV a rencontré Stéphanie Von Euw pour la convaincre de la nécessité de créer un CMS. La maire a refusé prétextant l’impossibilité pour la Ville d’embaucher de nouveaux salariés. Sachant que des recrutements ont été lancés pour renforcer les effectifs de la police municipale, on comprend que la santé est loin d’être la priorité de la maire.
Le combat pour un Centre Municipal de Santé à Pontoise continue
PAGV est le seul groupe à le mener
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