Statue du Général Leclerc à Pontoise : une nouvelle victoire pour PAGV !

[ Communiqué de presse et retour sur la procédure initiée par PAGV ]

Communiqué de presse du 5 janvier 2023

Le mobilier urbain, dit « pelle starck », situé devant la gare, présentant le général Charles Victoire Emmanuel Leclerc comme un héros s’étant remarquablement acquitté de sa tâche consistant à pacifier Saint-Domingue, a disparu.

Certains croient à une intervention miraculeuse de Saint Maclou las de voir cet assassin se pavaner aux pieds de sa cathédrale, d’autres, encore plus crédules, croient à un accès de lucidité de la part de la maire.

La réalité est plus simple :

Craignant de se voir condamnée à le faire par le Tribunal Administratif, saisi par Pontoise à gauche vraiment (PAGV), Stéphanie Von Euw a pris les devants. Il lui reste à installer à la gare et aux pieds de la statue une information rétablissant la vérité historique, c’est-à-dire rappelant que ce général bonapartiste avait été envoyé à Saint-Domingue pour rétablir l’esclavage et qu’il s’était acquitté de sa tâche avec une brutalité inouïe.

C’est déjà une victoire pour PAGV qui mène ce combat depuis 2008.

C’est une victoire pour les nombreux historiens qui sont intervenus sur ce sujet.

C’est une victoire pour les habitants de Pontoise qui se sentaient salis par cette présentation mensongère.

***

Présentation de la statue du Général Leclerc : une nouvelle victoire pour PAGV !

Face à un mutisme qui traduisait tant les profondes convictions réactionnaires de la majorité municipale que son souhait de ne pas froisser son électorat le plus bas du front, PAGV avait dû introduire un recours devant le tribunal administratif (TA) de Cergy-Pontoise contre le refus implicite de Mme la maire de supprimer le mobilier urbain (pelle Starck) installé devant la gare et qui présentait le général napoléonien Charles Victoire Emmanuel Leclerc comme un héros ayant pacifié l’ile de Saint Domingue (Haïti).

Vous trouverez ici notre mémoire introductif du 17 juin 2022, par lequel notre association demandait au tribunal de bien vouloir :

  • Annuler la décision implicite survenue le 18 avril 2022 par laquelle la maire de Pontoise a refusé de faire retirer l’inscription litigieuse et de faire remplacer ce mobilier urbain par un nouveau rétablissant la vérité historique ;
  • Enjoindre à la maire de Pontoise de faire retirer le panneau et l’inscription litigieuse en ce qu’elle constitue une hagiographie d’un esclavagiste et d’un criminel de guerre, contraire à la Loi du 21 mai 2001, susceptible de porter atteinte à la réputation de la ville de Pontoise et de ses habitants ainsi qu’un trouble à l’ordre public ;
  • Enjoindre à la maire de Pontoise d’installer un nouveau mobilier urbain devant la gare, ainsi qu’un autre au pied de la statue, rétablissant la vérité historique afin qu’il soit bien évident, pour toutes et tous, que la ville de Pontoise, ses habitantes et ses habitants ne rendent pas hommage à ce personnage.

En réponse à ce recours, après un long silence de 4 mois – alors que le tribunal ne lui en donnait que 2 pour répondre – la mairie produit enfin un mémoire en défense dans lequel la mauvaise foi n’a d’égale que la faiblesse des arguments, et qui suinte surtout la colère rageuse d’une maire visiblement excédée qu’une petite association comme la nôtre ose la trainer devant la justice.

Aurions nous irrité celle qui affirmait vouloir porter plainte lorsque nous ne faisions que redécorer la statue sans aucune dégradation ni acte répréhensible ? (Plainte jamais déposée au demeurant…)

La Gazette du Val d’Oise – février 2022

Ce mémoire en défense nous apprenait qu’en réalité nous avions déjà obtenu gain de cause, puisqu’après avoir discrètement retiré la pelle Starck en septembre, la mairie informait le TA qu’un nouveau mobilier urbain, au texte plus conforme à la réalité historique et rédigé cette fois sous le contrôle d’historiens, serait installé en 2023* .

Cette reconnaissance implicite du bien fondé juridique et historique de notre démarche n’empêchait pas la mairie de demander au tribunal, outre le rejet de nos demandes, de condamner notre association au paiement à la Ville de Pontoise d’une somme de 1000 euros ! Une pathétique tentative de la maire de museler notre association en l’étouffant financièrement et de nous dissuader de réitérer une telle démarche devant les tribunaux : à Pontoise, la maire entend diriger seule, sans opposition ni contre-pouvoir !

Loin de nous laisser impressionner, nous avons mis un point d’honneur à répondre point par point à tous les arguments avancés par la mairie et avons conclu dans un ultime mémoire en réponse (à lire en détail ici) en demandant au tribunal de prendre acte de notre désistement (puisque que nous avions enfin obtenu ce que nous demandions depuis des années, à savoir la suppression et le remplacement du panneau incriminé) et au rejet des demandes de la mairie à notre encontre.

Ce que le tribunal nous accorda, dans son ordonnance du 25 novembre 2022 (à lire ici).

Pour PAGV c’est une nouvelle victoire d’importance qui montre le crédit et la pertinence de nos actions et revendications. Pour rappel, la précédente victoire avait été de faire reconnaître à la mairie, qui le niait depuis des années, qu’il y avait bien un grave problème d’accès aux soins en raison d’une désertification médicale galopante à Pontoise. Certes, cette prise de conscience n’a pas encore été suivi d’actes à la hauteur de la gravité des problèmes, mais nous continuons à PAGV, tant sur Pontoise qu’au niveau de l’agglomération au sein du collectif Santé Agglo, à lutter pour la mise en œuvre de centres de santé publics, qu’ils soient communaux ou intercommunaux.

En 2023 plus que jamais : on lâche rien !


(*) Texte que la mairie s’est engagée auprès du tribunal à faire apparaitre sur le mobilier urbain qui sera installé en lieu et place de celui supprimé en 2022 :

« Devant la gare construite en 1963 s’ouvre la rue Thiers qui, percée de manière haussmannienne sous Napoléon III, portait alors le nom de rue Impériale.
Elle aboutit à un monumental escalier inauguré en 1869, au sommet duquel, a été érigée sous le 2nd Empire une statue du général Victoire-Emmanuel Leclerc, oeuvre de François Lemot.
Né à Pontoise en 1772, le Général Leclerc s’était illustré, en 1796, lors de la campagne d’Italie que conduisait Bonaparte. Devenu l’époux de Pauline Bonaparte en 1797, il aida son beau-frère lors du coup d’Etat du 18 Brumaire. En 1802, il est envoyé dans la colonie de Saint-Dominique (aujourd’hui Haïti) pour y rétablir l’ordre colonial ancien, après avoir chassé le général noir Toussaint Louverture du pouvoir. D’abord victorieux, il fait face à la rébellion des troupes locales qui refusent le rétablissement de l’esclavage, déjà effectif en Guadeloupe. Il meurt de la fièvre jaune le 2 novembre 1802.
« 


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